« Je suis submergée par le stress ! », me dit Sophie*, directrice de la communication d’un grand groupe. « Pourtant, je pratique la cohérence cardiaque et la méditation de pleine conscience ! »

Sophie n’est pas la seule à vivre cette expérience. Plusieurs facteurs psychologiques et physiologiques expliquent comment de nombreuses personnes se sentent encore plus stressées après avoir essayé de se détendre.

  1. Ne pas écouter son corps en situation de stress.
    Lorsqu’un problème doit être résolu, le corps active toutes ses ressources pour vous aider à y parvenir :
  • accélération du rythme cardiaque et de la respiration,
  • tension musculaire,
  • anxiété, irritabilité, confusion,
  • ruminations…
    Si réguler la variabilité de la fréquence cardiaque a un impact positif sur la réduction du stress, ne pas traiter les facteurs sous-jacents qui y contribuent est de nature à les maintenir. C’est pourquoi chercher à vous détendre au lieu de s’attaquer aux causes de votre stress peut vous rendre encore plus stressé.

2. Lutter contre ses ressentis.
Au cours de sa séance de méditation quotidienne, Sophie est prise dans un tourbillon de pensées à propos de son travail, ce qui génère de l’anxiété et un profond sentiment de culpabilité. Comme Sophie de nombreuses personnes peuvent alors être tentées de forcer le processus, ce qui crée une résistance interne augmentant le niveau de stress.

3. Avoir des attentes irréalistes.
Sophie ressent une tension accrue, une frustration due à son incapacité à se détendre. S’imposer des standards trop élevés pour atteindre un objectif peut entraîner insatisfaction et déception, qui renforcent la perception du stress.

Dans ce contexte, comment agir ? 

  1. Identifier les sources de stress et les leviers d’action organisationnels et personnels (se faire accompagner si nécessaire) :
  • charge de travail, 
  • charge mentale, 
  • coût émotionnel.

2. Redéployer son attention. 
L’inconfort n’est pas un problème à éviter, mais une précieuse source d’information qui nous renseigne sur :

  • l’écart existant entre ce que nous aimerions vivre (idéal) et ce que nous vivons (réalité perçue),
  • nos besoins, 
  • les actions à entreprendre pour les satisfaire.

3. Moduler l’expression émotionnelle.
Réinterpréter ses ressentis comme une occasion d’apprendre et de se développer, plutôt que comme un échec.

4. Ajuster ses attentes et ne pas s’imposer des standards trop élevés. 

Toutes les techniques de relaxation ne conviennent pas à tout le monde. Il s’agit donc de repérer des techniques qui sont en adéquation avec les besoins individuels et de les pratiquer régulièrement dans un environnement propice, tout en abordant la relaxation avec une attitude ouverte et sans jugement, sans attentes irréalistes ou pressions inutiles.

Cependant, de ma perspective, il est avant tout nécessaire de résoudre les problèmes sous-jacents qui peuvent être à l’origine du stress. Si le stress persiste, il peut être bénéfique de se faire accompagner par un professionnel compétent.

✍ Si la gestion du stress ou la régulation émotionnelle sont des enjeux pour vous ou pour vos équipes, n’hésitez pas à m’écrire.

* Le prénom a été modifié.

Références :

  • Heide, F. J., & Borkovec, T. D. (1983). Relaxation-induced anxiety: Paradoxical anxiety enhancement due to relaxation training. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 51(2), 171–182.
  • Gross, J. J. (2015). Emotion regulation: Current status and future prospects. Psychological Inquiry, 26(1), 1-26.

Pour aller plus loin :

RESPIRE. Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. ; E. Altenloh & G. Favro (L’Harmattan 2021)
4 mains, 10 ans de recherche, 3 ans de rédaction, 54 exercices, 272 pages. 

RESPIRE un livre où vous trouverez sans doute une réponse à une question. Laquelle ?

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RESPIRE : Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. (Editions l'Harmattan 2021)Voir