« Dois-je accepter cette promotion ? » s’interroge Marc*. Directeur d’un centre de profit, d’une grande entreprise internationale, Marc s’épanouit dans son travail. Il est reconnu par ses pairs pour son professionnalisme.

Il est très apprécié de ses équipes. La performance globale du centre de profit est l’une des meilleures à l’échelon national.

C’est tout naturellement que Marc se voit proposer une promotion. Il a le choix entre prendre la responsabilité d’une région ou rejoindre le siège européen.

Dans tous les cas, cette évolution professionnelle impliquera un déplacement géographique.

1. Biais d’impact 

Marc accueille cette nouvelle avec un sentiment de gratitude pour sa hiérarchie. Il est heureux d’être reconnu pour ses actions. En même temps, il ressent une légère anxiété à l’idée de se projeter dans ce nouveau challenge.

2. Projection affective

Comme toutes les prédictions, les prévisions affectives impliquent des erreurs :

  • Marc peut surestimer la satisfaction à long terme qu’il ressentira dans ses nouvelles fonctions. 
  • Qu’il soit désiré ou pas, déménager est un choix stressant pour toute la famille.  
  • Si son épouse lui apporte son soutien, ses enfants sont loin d’être aussi enthousiastes. 
  • Il appréhende leurs vies futures dans une région très urbanisée, alors qu’ils s’épanouissent dans un territoire reconnu pour la richesse de son patrimoine naturel.

3. Focalisation

Comme Marc, lorsque nous envisageons les conséquences d’une décision, nous nous concentrons souvent sur les aspects les plus saillants de la situation, en négligeant d’autres facteurs qui contribuent  à notre expérience émotionnelle future. 

4. Processus d’adaptation hédonique

Marc a déjà fait l’expérience de ce processus. Jeune diplômé, il décroche le job de ses rêves dans une autre entreprise. L’euphorie initiale passée, il commence à s’adapter à ses nouvelles fonctions. Les avantages qui lui apportaient une grande joie deviennent sa nouvelle norme. Après quelques mois, il revient à un niveau de satisfaction semblable à celui qu’il avait avant d’être recruté. Il quittera l’entreprise un an plus tard, son travail n’étant plus une source de satisfaction.

5. Comparaison

Les décisions que nous prenons ont des répercussions importantes sur notre bien-être et ceux de nos proches. 

Aussi, pour décider, nous évaluons non seulement  les coûts et les avantages objectifs d’une situation, mais tentons d’anticiper les conséquences émotionnelles  que nous procureront les résultats de notre action. Ainsi  plus l’impact émotionnel anticipé d’un résultat est important, plus les gens consacrent d’efforts à l’atteindre ou à l’éviter. 

6. Expériences passées

Les conséquences de nos expériences passées influent sur la manière dont nous interprétons les informations et anticipons l’avenir. 

Enfin, les êtres humains peuvent sous-estimer à quel point leurs préférences et valeurs peuvent changer avec le temps, ce qui affecte leur prédiction.

✍ Si les conséquences émotionnelles de vos décisions sont un enjeu pour vous, n’hésitez pas à m’écrire.

* Le prénom a été modifié.

Références :

  • Loewenstein, G. (2007). Affect Regulation and Affective Forecasting. Handbook of emotion regulation. The Guilford Press.
  • Kahneman, D., Krueger, A., Schkade, D., Schwarz, N. and Stone, A. 2006. Would you be happier if you were richer ? A focusing illusion. Science.

Pour aller plus loin :

RESPIRE. Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. ; E. Altenloh & G. Favro (L’Harmattan 2021)
4 mains, 10 ans de recherche, 3 ans de rédaction, 54 exercices, 272 pages. 

RESPIRE un livre où vous trouverez sans doute une réponse à une question. Laquelle ?

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RESPIRE : Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. (Editions l'Harmattan 2021)Voir