Lorsque nous percevons un danger, nous avons hérité de l’évolution d’un système de défense très efficace :

  • Fuir, s’échapper, se cacher.
  • Lutter, si la fuite n’est pas possible.
  • Se figer ou faire le mort, lorsque toutes les options sont épuisées.

Cette stratégie, utile à la survie, est adaptée face à une menace existentielle. 

En revanche, lorsque l‘image que nous avons de nous-mêmes est menacée, nous avons tendance à réagir comme si notre existence vitale était en danger :

  • Nous cherchons à éviter les pensées, émotions, sensations désagréables que nous avons sur nous-mêmes (fuite).
  • Nous nous traitons avec sévérité ou ressentons de la colère contre nous-mêmes (lutte).
  • Nous ressassons nos échecs, en concevons de la culpabilité ou de la honte et nous sentons coincés (immobilisation).

En règle générale, ces comportements ne servent pas nos intérêts et ne font qu’empirer la situation.

Face à la déception, à la perte ou à la souffrance, nous pouvons apprendre à nous traiter avec douceur, chaleur, sollicitude et compréhension.

D’après les recherches les plus récentes, cette attitude facilite une meilleure capacité à : 

  • accueillir les émotions difficiles (Heffernan et al., 2010)
  • s’adapter aux situations et faire face aux défis de la vie (Ewert et al., 2021)
  • réduit la rumination mentale (Krieger et al., 2013) 
  • augmente la motivation à assumer la responsabilité personnelle de ses actes (Breines & Chen 2012).
  • est un puissant antidote contre le stress.

Selon Neff (2003), nous pouvons développer des compétences de pleine conscience et d’auto-compassion qui consistent à se soutenir soi-même lorsque nous éprouvons de la douleur, qu’elle soit causée par des erreurs, des insuffisances personnelles ou des défis extérieurs. 

Elles se composent de 3 éléments en interaction : 
1️⃣ Reconnaître que la souffrance, l’échec et les imperfections sont des expériences humaines partagées, 
2️⃣ Être conscient de ses expériences difficiles d’une manière équilibrée, sans chercher à ignorer, éviter, ni exagérer les pensées et les émotions douloureuses
3️⃣ Se réconforter au lieu de se juger ou de se critiquer. 
Se traiter comme on le ferait avec un ami en s’adressant aves chaleur, empathie, patience, compréhension, pardon.
Reconnaitre et accueillir sa propre faillibilité et le désir de prendre soin de soi.

Pour avoir de la compassion pour soi, nous devons être prêts à nous tourner vers notre propre douleur, ce qui peut s’avérer difficile. Savoir demander de l’aide est un signe de courage et d’affirmation qui permet d’accéder à de nouvelles ressources pour mettre en place de nouveaux comportements.

Références :

  • Ewert C. Et al, (2021) Vater, M. Schröder-Abé, Self-Compassion and Coping: a Meta-Analysis. Mindfulness.
  • Heffernan M et al. (2010) Self-compassion and emotional intelligence in nurses. Int J Nursing Practice.
  • Krieger et al.(2013) Self-compassion in depression: associations with depressive symptoms, rumination, and avoidance in depressed outpatients.
  • Neff KD. (2003) Self-compassion: an alternative conceptualization of a healthy attitude toward oneself. Self
    Identity

Pour aller plus loin :
RESPIRE. Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. ; E. Altenloh & G. Favro (L’Harmattan 2021)
4 mains, 10 ans de recherche, 3 ans de rédaction, 54 exercices, 272 pages. 

RESPIRE un livre où vous trouverez sans doute une réponse à une question. Laquelle ?

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RESPIRE : Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. (Editions l'Harmattan 2021)Voir