Le stress est la réponse de votre corps à tout ce qui requiert une attention, une action et une adaptation physique, cognitive et émotionnelle. 

Face à toute situation, le cerveau évalue de manière subjective :

  • l’enjeu, 
  • les contraintes, 
  • les ressources disponibles,
  • les réponses possibles,
  • l’efficacité probable des actions.

Le stress est une réponse à une situation donnée. Il ne s’agit pas de la situation réelle.

Les sciences cognitives montrent que le cerveau utilise les expériences passées pour faire des prédictions, en effectuant de multiples simulations (Barsalou, 2008).

Pour qu’un stresseur engendre une réponse de stress chez un individu, il est nécessaire que ce dernier évalue cette situation comme une menace pour son intégrité physique et psychique. Or, chaque individu colore subjectivement son expérience, en fonction de sa structure cognitive et émotionnelle. Ainsi les réponses pourront être très différentes d’une personne à l’autre selon son histoire, ses croyances, sa culture, ses capacités d’ajustement aux stresseurs et ses ressources disponibles.

Lorsque le cerveau évalue une situation comme une menace pour son intégrité physique ou psychique, il doit répondre implicitement à la question suivante :

« Quelle stratégie dois-je choisir pour préserver mon futur bien-être physique, mental et social ? »

  • Si le cerveau connaît la réponse, l’action se manifeste par un fort sentiment de contrôle. 
  • Si la réponse est incertaine, le stress apparaît. (Peters et McEwen, 2015).

Pour réduire le stress, il convient donc de réduire l’incertitude.

L’incertitude naît de l’absence ou de l’imprécision des informations disponibles pour évaluer :

la causalité d’un événement : où, quand, comment, pourquoi un événement s’est produit ou se produira ?

les conséquences des réponses possibles pour y faire face ? 

Plus le nombre de réponses alternatives est important, plus le degré d’incertitude qui en résulte sera élevé. 

L’inadaptation du cerveau humain à prédire l’avenir, sur la base de ses connaissances et de ses expériences passées.

alimente le stress et l’anxiété, l’indécision et l’inaction.

Ainsi, faire l’expérience de l’incertitude, c’est faire l’expérience de distorsions cognitives qui peuvent conduire à prendre des décisions erronées ou inadaptées : 

  • simplifier la complexité pour agir rapidement, 
  • se fier à son intuition en ajournant la réflexion, 
  • faire preuve d’un excès de confiance, 
  • ignorer les informations qui contredisent ses croyances, 
  • conférer le statut de vérité à une opinion, 
  • se laisser happer par ses émotions, 
  • se rigidifier dans l’ambiguïté, 
  • rechercher le consensus , 
  • ne pas décider.

Faire disparaître le stress de nos vies est impossible, mais il est possible d’apprendre à vivre avec, en développant individuellement un répertoire de compétences facilitant une meilleure adaptation à l’incertitude.

William Shakespeare nous donne un précieux conseil : « Ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser ».

Mardi prochain nous étudierons comment développer des stratégies pour accroître votre tolérance à l’incertitude.

Nous recommandons toutefois aux personnes qui trouvent que leur niveau de stress affecte négativement leur vie quotidienne de consulter un professionnel compétent. Si il est important de savoir à qui faire appel et à quel moment, il ne faut pas oublier que savoir demander de l’aide est un signe de courage et d’affirmation qui permet d’accéder à de nouvelles ressources pour mettre en place d nouveaux comportements.

Mardi prochain nous verrons comment développer des stratégies pour accroître votre tolérance à l’incertitude.

Références

  • Barsalou, L. W. (2008). Grounded cognition. The Annual Review of Psychology, 59, 617–645.
  • Peters, A., & McEwen, B. S. (2015). Stress habituation, body shape and cardiovascular mortality. Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 56, 139–150.

Pour aller plus loin :
RESPIRE. Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. ; E. Altenloh & G. Favro (L’Harmattan 2021)
4 mains, 10 ans de recherche, 3 ans de rédaction, 54 exercices, 272 pages. 

RESPIRE un livre où vous trouverez sans doute une réponse à une question. Laquelle ?

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RESPIRE : Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. (Editions l'Harmattan 2021)Voir