Dans une société marquée par des fractures et des oppositions, pourrions-nous faire preuve d’un peu plus de compréhension et de coopération à l’égard de ceux qui ne pensent pas comme nous ? 

La plupart du temps nous voyons le monde selon la place que nous y occupons et interprétons les évènements selon les intérêts que nous défendons.  

L’empathie peut-elle nous aider à comprendre le point de vue et le ressenti d’autrui ?

Les scientifiques portent une attention croissante aux bases neurales de l’empathie humaine. Ils ont mis en évidence dans le cerveau un ensemble organisé de neurones interconnectés qui permettent de :

  • percevoir les émotions des autres et d’inférer leurs états mentaux,
  • d’entrer en résonance avec eux sur le plan émotionnel et cognitif, 
  • de faire la distinction entre nos propres émotions et celles des autres,
  • d’adopter le point de vue des autres,
  • de créer une passerelle émotionnelle qui favorise les comportements prosociaux.  

La recherche (Riess, 2017 – Zaki, 2012) met en évidence 3 processus distincts :

  • la capacité d’entrer en résonance avec les sentiments et les états mentaux d’autrui et de changer de perspective (Théorie de l’esprit),
  • la capacité à ressentir les émotions d’une autre personne, en passant d’une perspective cognitive à une expérience émotionnelle partagée,
  • la capacité de s’engager dans des comportements prosociaux, lorsque la sensibilité à la détresse d’autrui est associée à la volonté d’assurer son bien-être,

L’empathie est une compétence clé qui favorise les relations sociales et professionnelles :

  • est un prédicateur de bon équilibre mental et physique,
  • est un élément important dans la résolution des conflits,
  • contribue à la conscience sociale et fait obstacle au harcèlement, aux préjugés et au racisme,
  • accroît la coopération, l’engagement, la satisfaction des clients,
  • est une source de créativité, d’innovation et d’action transformatrice,
  • permet de travailler efficacement avec des personnes de cultures différentes.

Si nous ne naissons pas tous avec le même capital d’empathie, l’empathie est une aptitude qui peut être cultivée.

Comment devenir plus empathique ?

  • Faites preuve de curiosité et d’ouverture.
  • Regardez votre expérience, vos pensées, vos émotions depuis différentes perspectives.
  • Examinez vos biais cognitifs et les idées préconçues que vous pouvez avoir sur les autres.
  • Parlez moins, écoutez davantage.
  • Renoncez à avoir raison.
  • Mettez-vous à la place de l’autre.
  • Soyez sensible aux signaux émotionnels émis par autrui (expressions faciales, postures, soupirs, prosodie…)
  • Reconnaissez la validité des sentiments et des émotions d’autrui.
  • Faites preuve d’attention et de sollicitude.
  • Entraînez votre cerveau en pratiquant la compassion pour soi et pour autrui.

Références :

  • Riess H. (2017) The Science of Empathy. Journal of Patient Experience.
  • Zaki J. & Ochsner K. (2012) The neuroscience of empathy: progress, pitfalls and promise

Pour aller plus loin :
RESPIRE. Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. ; E. Altenloh & G. Favro (L’Harmattan 2021)
4 mains, 10 ans de recherche, 3 ans de rédaction, 54 exercices, 272 pages. 

RESPIRE un livre où vous trouverez sans doute une réponse à une question. Laquelle ?

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RESPIRE : Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. (Editions l'Harmattan 2021)Voir