Êtes-vous capable d’attribuer la réussite de vos succès à vos seules compétences ?
Avez-vous le sentiment de mériter la place que vous occupez ?
Pouvez-vous intérioriser un sentiment d’accomplissement, de légitimité ou d’auto-efficacité ?

Si vous avez répondu par la négative à ces questions, il est possible que vous soyez affecté par le phénomène de l’imposteur.

Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul ! Ce phénomène psychologique touche de manière plus ou moins prolongée, autant les femmes que les hommes, les profils juniors que les seniors.

Il se caractérise par (Clance & Imes.,1978) : 

  • l’attribution du succès à des facteurs externes,
  • la croyance que les autres surestiment nos capacités,
  • la peur d’être à tout moment démasqué.

Sur le lieu de travail, il est associé à :

  • une faible satisfaction,
  • une perte de motivation,
  • une incidence sur la réussite professionnelle,
  • un risque d’épuisement émotionnel et de burn-out.
    (Hutchins et al., 2018 – Crawford et al., 2016),

L’observation des personnes sujettes à ce phénomène nous enseigne 4 paradoxes :

Paradoxe 1 : Ce sont souvent les personnes les plus compétentes qui doutent le plus de leurs capacités.

Paradoxe 2 : Les comportements ( travail acharné, persévérance…) que ces personnes adoptent pour compenser leurs supposées insuffisances les rendent très performantes.

Paradoxe 3 : Douter de son intelligence, de ses compétences et de sa légitimité au travail serait positivement corrélé à :

  • une plus grande orientation vers les autres,
  • de meilleures compétences relationnelles,
  • une meilleure capacité de coopération et de socialisation.
    (Tewfik, 2022) 

Paradoxe 4 : Maintenir des normes élevées d’évaluation personnelle tout en critiquant sévèrement son incapacité à les atteindre. Ce processus délétère :

  • génère de l’anxieté
  • affaiblit l’estime de soi,
  • piège la personne dans l’engrenage de la procrastination,
  • engendre une aversion à la prise de risque.

Parfois, la meilleure façon d’interrompre le processus est de se mettre en mouvement.

  • Considérez vos réussites à la lumière des faits.
  • Partagez votre expérience (ami, parent, professionnel).
  • Réévaluez la pertinence de vos pensées et émotions.
  • Libérez-vous du perfectionnisme.
  • Faites preuve de compassion envers vous-mêmes.
  • Redéfinissez vos critères de réussite.
  • Utilisez l’insatisfaction comme une source d’énergie.
  • Célébrez vos succès.

Apprivoiser ses peurs, renoncer à être parfait, nuancer les jugements que l’on porte sur soi, modifier ses croyances dysfonctionnelles, apprendre l’auto-compassion nécessite un travail.  Savoir demander de l’aide est un signe de courage et d’affirmation qui permet d’accéder à de nouvelles ressources pour mettre en place de nouveaux comportements.

Références :

  • Clance, P. R., & Imes, S. A. (1978). The Impostor Phenomenon in High Achieving Women : Dynamics and Therapeutic Intervention. Psychotherapy : Theory, research and Practice, 15(3), 241‐247.
  • Crawford et al. (2016) Examining the impostor phenomenon and work-family conflict.
  • Hutchins et al. (2018) What imposters risk at work: Exploring imposter phenomenon, stress coping, and job outcomes
  • Tewfik, B., (2022).The Impostor Phenomenon Revisited: Examining the Relationship between Workplace Impostor Thoughts and Interpersonal Effectiveness at Work; The Academy of Management Journal.

Pour aller plus loin :
RESPIRE. Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. ; E. Altenloh & G. Favro (L’Harmattan 2021)
4 mains, 10 ans de recherche, 3 ans de rédaction, 54 exercices, 272 pages. 

RESPIRE un livre où vous trouverez sans doute une réponse à une question. Laquelle ?

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RESPIRE : Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. (Editions l'Harmattan 2021)Voir