Le phénomène de l’imposteur est un sentiment envahissant de doute, d’illégitimité et d’insécurité, qui consiste à croire que :
- nous sommes moins intelligents et moins compétents que ce que les autres perçoivent,
- nous ne méritons pas la place que nous occupons.
Il se caractérise par (Clance et al.,1978 – Jarrett, 2001) :
- L’incapacité de s’attribuer la réussite de ses succès.
- L’attribution persistante du succès à des facteurs externes (chance, hasard).
- La croyance que les autres surestiment nos capacités.
- La peur d’être démasqué.
Le phénomène de l’imposteur est corrélé à une diminution du bien être psychologique et de l’estime de soi, associé à des émotions, pensées ou comportements inconfortables :
- Rechercher la perfection.
- Procrastiner.
- Avoir peur d’échouer ou de décevoir.
- Éviter le succès en tentant d’éviter l’échec.
- Dévaloriser ses réalisations et surévaluer les compétences d’autrui.
- Minimiser son expérience ou ses expertises.
- Se juger ou s’évaluer sévèrement.
- S’épuiser à la tâche.
En dépit de ses capacités et de réussites avérées, la personne sujette au phénomène de l’imposteur est incapable d’intérioriser un sentiment d’accomplissement, de légitimité ou d’auto-efficacité.
Les conséquences sur la santé physique et mentale des personnes ne doivent pas être minimisées.
Toutefois, les résultats d’une étude récente (Tewfik, 2022) nuancent les effets du phénomène de l’imposteur et mettent en évidence des bénéfices insoupçonnés, notamment sur le lieu de travail.
Douter de son intelligence, de ses compétences et de sa légitimité au travail serait corrélé à :
- une plus grande orientation vers les autres,
- de meilleures compétences relationnelles,
- une meilleure capacité de coopération et de socialisation,
Ces résultats doivent être confirmés par de plus amples études. Néanmoins, changer de perspective sur votre expérience peut vous aider à transformer vos doutes en action.
Douter de soi est profondément humain. Dans une saine mesure, c’est un signe de bonne santé mentale, qui peut même vous éviter de passer pour un idiot, arrogant et égocentrique.
Comment transformer le doute en action ?
- Ralentissez.
- Mettez en mots votre ressenti d’imposture.
- Identifiez les émotions associées.
- Examinez les faits, les arguments pour et contre.
- Réévaluez la pertinence des pensées et des émotions.
- Considérez vos réalisations.
- Reconnaissez vos points forts.
- Recalibrez vos critères de réussite.
- Adoptez un autre processus de comparaison sociale.
- Utilisez votre insatisfaction comme une source d’énergie.
- Célébrez vos succès.
- Changez ce qui peut l’être et acceptez ce qui ne peut être changé.
Nuancer les jugements que l’on porte sur soi peut parfois s’avérer difficile. Demandez de l’aide si le phénomène de l’imposteur prend trop de place dans votre vie.
Bibliographie:
- Clance, P. R., & Imes, S. A. (1978). The Impostor Phenomenon in High Achieving Women : Dynamics and Therapeutic Intervention. Psychotherapy : Theory, research and Practice, 15(3), 241‐247.
- Jarrett, C. (2010). Feeling Like a fraud. Psychologist, 23(5), 380‐383.
- Tewfik, B., (2022).The Impostor Phenomenon Revisited: Examining the Relationship between Workplace Impostor Thoughts and Interpersonal Effectiveness at Work; The Academy of Management Journal.
Pour aller plus loin :
RESPIRE. Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. ; E. Altenloh & G. Favro (L’Harmattan 2021)
4 mains, 10 ans de recherche, 3 ans de rédaction, 54 exercices, 272 pages.
RESPIRE un livre où vous trouverez sans doute une réponse à une question. Laquelle ?
