La recherche montre que si l’obéissance est une norme sociale, désobéir requiert une force d’âme peu commune.
Quels sont les facteurs psychologiques qui favorisent la désobéissance ?
1) Exercer un esprit critique.
Apprendre à raisonner par soi-même requiert :
a) des compétences cognitives :
– évaluer la fiabilité d’une source d’information,
– distinguer les faits de leur interprétation,
– remettre en question la véracité d’un renseignement,
– reconnaître l’ambiguïté d’une situation,
– éviter les pièges de la pensée en repérant ses biais cognitifs,
– formuler des hypothèses en utilisant un raisonnement inductif ou déductif,
– tirer des conclusions à partir des preuves,
– décider.
b) une disposition d’esprit : ouverture d’esprit, équité, curiosité, flexibilité, désir d’être bien informé, respect et volonté d’accueillir des points de vue différents.
2) Refuser le statu quo.
Lorsque dans un contexte d’incertitude, les risques perçus sont plus grands que les bénéfices attendus, nous sommes tentés de prendre la pire décision de toutes : attendre.
Nous laissons ainsi les autres ou les circonstances décider à notre place.
C’est pourquoi nous devons constamment réévaluer nos décisions et nos croyances. Sont-elles utiles dans les circonstances actuelles ?
3) Évaluer le coût de l’inaction.
Si la décision comporte de nombreux risques, le prix de l’indécision est souvent tragique.
– Que se passerait-il si le statu quo prévalait ?
– Que se passerait-il si nous décidions simplement de ne rien faire à la fin de la journée ?
– Qui d’autre serait affecté ?
– Quel impact cela aurait-il sur eux ?
– Que pouvons-nous faire ?
– Pourquoi faire quelque chose maintenant, plutôt que plus tard ?
– Si nous n’agissons pas que va-t-il se passer ?
4) S’autodéterminer.
Exercer son libre arbitre sans contraintes extérieures :
– écouter sa cohérence interne,
– décider par soi-même,
– faire des choix en conscience,
– assumer la responsabilité de ses choix.
5) Choisir.
Choisir est la dernière des libertés.
Nous ne pouvons pas choisir les évènements qui surgissent dans nos vies, mais nous avons toujours le choix de notre attitude et de nos comportements pour y faire face.
– Que se passe-t-il ici ?
– Qu’est-ce qui serait le plus efficace / utile de faire dès à présent ?
– Si nous avons le choix, vers où souhaitons-nous nous diriger ?
– Quelle(s) action(s) pourrions-nous mener ?
– Que permettent les circonstances ?
– Quelles sont les ressources disponibles ?
6) Agir.
Agir, c’est se confronter au réel.
Si vous rencontrez un obstacle, agissez, ne réfléchissez pas à celui-ci. C’est seulement en agissant que nous pouvons surmonter l’adversité. Seul cet état d’esprit permet de passer d’une vie subie à une vie choisie.
Lorsque la force et la brutalité sont employées à nier le droit, désobéir devient la plus indispensable des libertés. C’est ce que nous enseigne le courage du peuple ukrainien. Pour le pire et pour le meilleur.