« Positive emotions don’t just make us feel good.
They transform our minds, our bodies, and our ability to bounce back from hard times. »
– Barbara Fredrickson –

Gilles Favro – 22 avril 2015.

Dans notre vie quotidienne, nous sommes chaque jour traversés par une foultitude d’émotions.

Toutefois, avons nous une conscience claire des mécanismes à l’oeuvre dans un processus émotionnel ?

Qu’est ce qu’une émotion ?

Il existe aujourd’hui parmi les chercheurs, un consensus autour d’une définition opérationnelle de l’émotion.

Une émotion est une réponse physique et psychique à une situation ou un événement passé, présent ou futur. Le processus émotionnel est généralement constitué d’un facteur déclenchant et d’une réponse émotionnelle à plusieurs niveaux : réactions du système nerveux autonome ; mobilisation ou inhibition de l’organisme ; tension musculaire ; engendrant une action-réponse comportementale, physique et psychique.

Au sens littéral du terme une émotion est donc ce qui nous met en mouvement.

Selon les travaux des psychologues évolutionnistes, la capacité du cerveau humain à se concentrer sur un danger réel ou potentiel est une conséquence des tendances évolutives et adaptatives destinées à préserver l’espèce. D’après les thèses évolutionnistes, être capable de se souvenir de stimuli négatifs ou de porter son attention à des dangers potentiels, constitue un avantage capital pour la survie. Bien que très utile, cette sélectivité attentionnelle privilégiant les informations émotionnellement négatives par rapport aux informations positives ou neutres, favorise l’apparition de biais cognitifs qui influencent les décisions et les comportements.

Les travaux de Paul Ekman sur l’étude des émotions humaines (1972), ont mit en évidence l’existence de six émotions universelles : la colère, le dégoût, la peur, la joie, la tristesse et la surprise. Jusque récemment les émotions positives ont longtemps été considérées comme la conséquence et non la cause du bien être individuel et collectif.

Une nouvelle approche des émotions positives.

Les recherches récentes menées par Barbara Fredrickson, (2010) ont permis de développer une nouvelle approche des émotions positives qui l’ont conduit à élaborer le Modèle d’élargissement et de construction des émotions positives. « Broaden and build theory ».

Cette théorie se fonde sur des observations et des recherches scientifiques rigoureuses qui portent sur de nombreuses années. Plusieurs études ont ainsi démontré que les émotions positives élargissent le répertoire des perceptions, des pensées et des actions et que les états émotionnels positifs favorisent la créativité, la flexibilité de la pensée et la résolution de problèmes.

Il a été inversement démontré que les émotions désagréables tendent à restreindre les réponses comportementales et les capacités d’adaptation à l’environnement.

Avec le temps, les effets des émotions positives permettent de construire chez le client un répertoire ressources et de compétences permettant ainsi une meilleure réalisation de ses objectifs.

broaden and build

Les principales émotions positives répertoriées par Barbara Fredrickson sont: la joie, la gratitude, la sérénité, l’intérêt, l’espoir, la fierté, l’amusement, l’inspiration, l’admiration et l’amour.
De nombreuses études ont également montré que les émotions positives influençaient l’inclusion, la créativité et la réceptivité à de nouvelles informations. ( Isen, Daubman).

Au niveau interpersonnel, les émotions positives sont associées à une plus grande attention aux autres (Isen 2001). Elles améliorent la confiance entre les personnes (Dunn et Schweizer, 2005) et renforcent les liens interpersonnels (Algoe, Fredrickson 2005)

Des recherches expérimentales et des études longitudinales ont montré que les émotions positives pouvaient générer des ressources tant personnelles – sentiment que la vie a un sens – que sociales – renforcement du lien social – ; et qu’en retour ces ressources avaient un effet sur la réduction de la dépression et sur l’augmentation du bien être subjectif ( Fredrickson, 2008)

De plus Barbara Fredrickson a démontré que les émotions positives sont porteuses d’effets positifs durables. Enfin il a été démontré qu’un ratio élévé ( 3/1 à 5/1) d’interactions positives par rapport aux interactions négatives, est corrélé à une plus grande performance collective au sein d’une équipe de travail. ( Losada, Heaphy, 2004)

Expérimentons…!

Je vous propose d’observer  la liste ci dessous-des affects et émotions positives :

liste d'émotions positives

Je vous propose maintenant de prendre quelques instants pour répondre aux questions suivantes :

  • Quand avez-vous éprouvé ceci pour la dernière fois ?
  • Où étiez-vous ?
  • Qu’étiez-vous en train de faire ?
  • Quels ont été les déclencheurs de cette expérience ?
  • Quels autres états émotionnels ont émergés de cette expérience ?
  • Que pouvez-vous faire pour faire grandir cette émotion ?
  • Comment permettre à cette émotion d’être plus souvent présente dans votre vie   ?

Références bibliographiques :

– Fredrickson, B. The role of positive emotions in positive psychology – the broaden-and-build theory of positive emotions. American Psychologist, (2009)
– Positivity: Groundbreaking Research Reveals how to Embrace the Hidden
– Fredrickson B. and Dutton, J. (2008) Unpacking positive organizing: organizations as sites of individual and group flourishing. Journal of Positive Psychology.
– Fredrickson, B. and Levenson, R. W. (1998) Positive emotions speed recovery from the
cardiovascular sequelae of negative emotions.
– Fredrickson, B. and Losada, M. F. (2005) Positive affect and the complex dynamics of human flourishing. American Psychologist.
– Isen AM, Daubman KA, Nowicki (1987) Positive affect facilitates creative problem solving.

 

error: Content is protected !!
RESPIRE : Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. (Editions l'Harmattan 2021)Voir