L’empathie est la capacité de se mettre à la place de quelqu’un d’autre pour percevoir et comprendre ce qu’il ressent. 

Selon Singer et Lamm (2009), l’empathie est:

  • un état affectif,
  • de même nature que celui vécu par autrui, 
  • activé en observant ou en inférant ce qu’il ressent,
  • tout en ayant conscience que : « je partage l’émotion de l’autre, mais que celle-ci ne m’appartient pas ! »

Avoir une compréhension empathique du ressenti d’autrui, ne consiste pas à projeter ses propres émotions, pensées, sur la situation vécue, mais d’être ouvert à l’expérience subjective vécue par la personne. 

L’empathie est un processus psychologique complexe qui englobe plusieurs composantes (Riess., 2017 – Morse., 1992).

  • Affective, imaginer et reconnaître les sentiments d’autrui. 
  • Cognitive, voir le monde à travers le regard de l’autre et se représenter ses états mentaux.
  • Morale, ressentir une motivation à agir.
  • Comportementale, agir pour soulager la souffrance par des actes d’altruisme.

L’empathie joue un rôle interpersonnel et sociétal essentiel. 

Les études montrent qu’elle : 

  • augmente les comportements prosociaux,
  • améliore la qualité des relations familiales,
  • augmente la satisfaction des relations intimes,
  • atténue les préjugés et le racisme,
  • favorise de meilleures relations interculturelles,
  • facilite la coopération et la performance au travail,
  • réduit les comportements agressifs et le passage à l’acte,
  • a des effets positifs sur la santé physique et mentale,
  • réduit l’empreinte carbone…

Au cours de l’évolution, les humains ont été biologiquement façonnés pour entrer en résonance empathique avec leurs semblables. Mais, comme la plupart des aptitudes cognitives et émotionnelles, l’empathie est sujette à de nombreux biais.

Nous avons une tendance naturelle à éprouver plus d’empathie envers les personnes : 

  • qui nous ressemblent, 
  • partagent les mêmes centres d’intérêt,
  • appartiennent au même groupe social,
    par préférence à celles qui nous sont éloignées dans l’espace et le temps.

L’empathie peut être perçue douloureusement par le cerveau et par le corps quand :

  • elle devient un mode de relation par défaut, la personne se diluant dans les besoins des autres, 
  • un excès d’empathie entraîne, sur le long terme, une forme de désensibilisation qui se traduit paradoxalement par une inaptitude à faire preuve d’empathie,
  • répondre aux émotions des autres au détriment des siennes, peut générer sur le long terme, du stress, divers troubles anxieux et de la dépression.
  • éprouver des niveaux élevés d’empathie perturbe le système immunitaire.

Les psychologues ont découvert que le corps réagit différemment selon la perspective que nous adoptons lorsque nous aidons une personne. Selon une étude récente (Brami et al., 2022), un entraînement de type MBSR associé au développement de compétences émotionnelles aurait des effets protecteurs sur la détresse emphatique.

Bibliographie:

  • Brami C. et al. (2022) How to reduce empathic distress and increase emotional skills in medical training? Experience of a Mindfulness-Based stress reduction class vs. control group in France.
  • Morse J. et al. (1992) Exploring empathy: a conceptual fit for nursing practice? Center for Nursing Research.
  • Riess H. (2017) The Science of Empathy. Journal of Patient Experience.
  • Singer, T., & Lamm, C. (2009). The Social Neuroscience of Empathy. Annals of the New York Academy of Sciences.

Pour aller plus loin :
RESPIRE. Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. ; E. Altenloh & G. Favro (L’Harmattan 2021)
4 mains, 10 ans de recherche, 3 ans de rédaction, 54 exercices, 272 pages. 

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RESPIRE : Je bouge, donc je pense. Je respire, donc je suis. (Editions l'Harmattan 2021)Voir